Action Antifasciste 78

Comme nous avons pu le voir dans les deux parties précédentes, les profils des membres d’Auctorum comme leurs liens avec d’autres groupes fascistes en disent déjà beaucoup sur elleux. Mais ce sont à travers leurs différentes actions que la violence et la haine des membres d’Auctorum ressortent le mieux.

Auctorum (comme bien d’autres groupes fascistes) tente de se draper d’une solidarité envers les personnes démunies en organisant des maraudes hebdomadaires dites « non-halal », en réalité réservées aux blanc·he·s non-juif·ve·s et non-musulman·e·s. Outre le fait que ce côté faussement social représente une violence de plus pour les personnes démunies qui ne bénéficient pas de leurs maraudes, les dénigrements publics d’Auctorum à l’encontre de la Croix Rouge française (qui prend aussi en charge les migrant·e·s à la rue) ou de toute initiative qui vient en aide à des migrant·e·s et réfugié·e·s montrent à quel point ses membres sont plus concentrés sur la haine de l’autre que sur l’aide aux plus démuni·e·s. Il est d’ailleurs amusant de remarquer que sur les trois premières années d’existence d’Auctorum, près de la moitié de leur communication est faite autour de leurs maraudes, avec plusieurs publications par semaine qui leur sont dédiées. A croire qu’il est nécessaire que tout le monde le sache dès que quelques bourgeois distribuent des sandwich club jambon-beurre Monoprix et des salades orientales. Ou alors est-ce parce que cette pseudo solidarité est un très bon outil de communication ?

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Depuis sa création, Auctorum a su créer et entretenir des liens avec d’autres groupes fascistes en France. Certains ont même contribué à sa création ou lui ont fourni des militants.

C’est notamment le cas pour l’Alvarium. Fondé en 2017 par Jean-Eudes Gannat, Alvarium est créé dans l’élan des différentes ouvertures du Bastion Social en France (mouvement néofasciste à l’image de Casapound en Italie) sans pour autant en être une franchise. Se revendiquant d’un nationalisme catholique (comme le fait par la suite Auctorum), le groupe s’illustre par une série d’agressions, qu’elles soient racistes ou dirigées contre des militant·e·s de gauche. L’organisation de maraudes réservées aux blancs (incluant systématiquement du porc) et l’occupation d’un logement vide (mais dont ils possédaient les clés) pour y héberger des personnes blanches (uniquement) dans le besoin ne réussiront pas à leur sauver la mise et leur dissolution est actée par Darmanin à l’automne 2021. Le groupe réanime alors RED Angers, formation étudiante pré-Alvarium fondée en 2013 et mis en pause en 2017, suite à la création de l’Alvarium. Les condamnations enchaînées par les frères Gannat les forcent à se mettre officiellement en retrait de leur organisation, sans pour autant cesser leur influence (surtout pour ce qui est de Jean-Eudes), tandis qu’Aurélien Flottes prend la tête de RED Angers. Ce dernier est d’ailleurs en attente de son jugement pour des faits de violences commis sur des manifestant·e·s contre les violences policières avec d’autres membres de l’Alvarium/RED Angers, à la suite du meurtre de Nahel en juin 2023¹⁶. Enfin, on peut noter que Jean-Eudes fonde par en 2023 le Mouvement Chouan, dont les camarades de la Horde ont fait un descriptif assez honnête¹⁷.

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Auctorum est créé à la fin de l’année 2019 par Paul Pichon et Thibault Bonnaud, rejoints très vite par Marie-Menehould Gannat, Tugdual Guéry ou encore Pierre Trémolet de Villers. Paul Pichon, Menou Gannat et Pierre Trémolet de Villers se sont côtoyé·e·s sur les bancs de Notre-Dame D’orveau². Pour ce qui est de Thibault Bonnaud et Tugdual Guéry, les deux sont passés par l’Institut Croix des Vents (61, Sées), une autre de ces écoles privées catholiques et traditionalistes, dans lesquelles les forces fascistes de demain se forment.

Certain de ces premiers noms ne sont pas inconnus dans les milieux d’extrême-droite.
En effet, Paul Pichon est le fils de Frédéric Pichon, chercheur et « spécialiste » de la Syrie critiqué pour ses recherches partisanes pro-Assad et sa proximité avec SOS Chrétiens d’Orient. C’est ce même intérêt pour les chrétiens d’Orient qui pousse la famille Pichon à aller vivre deux ans à Beyrouth où Paul et sa sœur vivront leurs premières années³. Il est également le petit-fils d’Olivier Pichon, membre du conseil scientifique du FN avant la scission du parti en 1998, qui le fait prendre position pour Bruno Mégret. Désormais Olivier Pichon intervient régulièrement sur TV Libertés et ce, depuis 10 ans.

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